Modèles de foi
Modèles de foi en Dieu
Modèles d’amour pour la Création
Saints et témoins de diverses Églises. La foi en Jésus Christ nous guide à aimer notre prochain, à prendre soin des pauvres et des malades.
La foi nous inspire aussi à rendre grâce à Dieu et à le louer pour la splendeur de sa Création. Ainsi, les modèles de foi suivants sont des hommes et des femmes ayant eu le coeur tourné vers Dieu, vers leur prochain et vers la Création d’une façon remarquable.
Ils sont placés en ordre chronologique. Remarquez les époques diverses, les pays divers et les confessions chrétiennes diverses, et pourtant, c’est le même Esprit qui leur a permis de devenir des gardiens de la Création.
Clément de Rome
23 novembre (Églises catholique, luthérienne, orthodoxe)
Clément était le troisième successeur de Pierre à Rome, de l’an 90 à 100 environ. Il a écrit une lettre aux Corinthiens:
« La terre féconde, soumise à son décret, offre en abondance, selon le rythme des saisons, aux hommes, aux bêtes et à tous les vivants qui la peuplent, leur subsistance ; elle ne s’écarte pas de ses lois, elle ne modifie pas l’ordre qu’il a voulu. […] Ainsi, dans toute sa Création, le souverain Maître et Créateur de l’univers a voulu que régnât la paix avec la concorde, car il désire le bien de toutes ses créatures et se montre surabondamment généreux envers nous qui avons recours à ses miséricordes par Notre Seigneur Jésus-Christ, à qui soit la gloire et la majesté dans les siècles des siècles. Amen. » Lettre de Clément aux Corinthiens, chap. 20
(+ 97 env.)
Italie
Blaise de Sébaste
11 février (Église orthodoxe)
3 février (Église catholique)
D’abord très habile médecin, et en même temps très vertueux chrétien, il est devenu l’évêque de Sébaste, en Arménie, par le choix du peuple, qui l’entourait d’une grande estime. Mais Blaise, inspiré de Dieu, a quitté son siège épiscopal pour s’enfuir sur une montagne solitaire; il y avait pour compagnie les animaux sauvages qui venaient chaque jour le visiter et caresser l’homme de Dieu, et recevoir, avec sa bénédiction, la guérison de leurs maux.
Des païens errant dans le desert l’ont rencontré, surpris de trouver un homme familièrement entouré de lions, de tigres, de loups et d’ours. Ils sont allés raconter cette nouvelle au gouverneur. Découvrant qu’il était chrétien, il le fit décapiter.
La Vie des saints pour tous les jours, Jaud
(+ 316)
Arménie
Jean Chrysostome
13 novembre (Églises orthodoxes et orientales)
13 septembre (Églises catholique, anglicane, luthérienne)
Il était le patriarche de Constantinople. Il est l’un des Pères de l’Église, ayant écrit la Divine Liturgie et plusieurs homélies.
« Les personnes saintes sont plus affectueuses et douces dans leurs relations avec leurs semblables, et même avec les animaux inférieurs: pour cette raison, il a été dit que ‘Le juste est compatissant à la vie de sa bête’. Certes, nous devons faire preuve de bonté et de douceur pour les animaux pour de nombreuses raisons et principalement parce qu’ils sont de la même origine que nous. »
Homélie XXIX, Homélies sur l’épitre aux Romains
(347-407)
Turquie
Kevin de Glendalough
3 juin (Églises catholique, anglicane et orthodoxe)
Sa légende raconte qu’à l’âge de sept ans, il priait le premier jour du Carême. Alors que ses mains étaient levées vers le ciel, un merle est venu pondre ses œufs dans le creux de ses mains et il est resté immobile pendant que l’oiseau construisait le nid. Il a très peu bougé pendant toute la durée du Carême. L’oiseau nourrissait Kevin avec des baies et des noix. À la fin du Carême, les oisillons se sont envolés et le nid était vide. Aussitôt fait, il se rendit à l’église pour célébrer Pâques. À l’âge adulte, il a passé ensuite sept ans en ermite, dans une grotte de la vallée de Glendalough. Il priait exclusivement dans la nature, au pied d’un arbre, sur le roc ou même dans la rivière. Quand il priait longtemps dans la rivière, une loutre venait lui porter du poisson pour qu’il conserve son énergie. Grand homme de prière, il a vécu 120 ans.
Martyrologue
(498-618)
Irlande
Marie d’Égypte
1er avril (Églises orthodoxes et orientales)
2 avril (Églises catholique et anglicane)
Elle est une « mère du désert », une ermite qui a choisi la contemplation de la Création afin d’écouter Dieu créateur.
Lors d’un voyage à Jérusalem, Marie d’Égypte s’est convertie au Saint-Sépulcre après une vie de prostitution. Elle se sentit appelée : « Si tu traverses le Jourdain, tu trouveras une vraie paix ». Elle a seulement apporté trois pains et une fois mangés, elle se nourrissait de ce qu’elle trouvait dans le désert. Elle a vécu en ermite pour le reste de sa vie. Elle restait nue et laissait pousser les poils de son corps, signe de grande humilité et de communion à la nature. À la fin de sa vie, elle a marché sur les eaux du Jourdain et elle a rencontré Zosime et lui a raconté sa vie. Deux ans plus tard, Zosime l’a trouvé morte et un lion l’a aidé à l’ensevelir.
Martyrologue
(+ 421)
Égypte
Isaac de Ninive
28 janvier (Églises catholique, orthodoxes et orientales)
Il a été évêque de Ninive, mais il s’est retiré au désert pour prier et écrire de nombreux Discours, dont celui-ci:
« C’est un cœur brûlant d’amour pour toute la création, pour les humains, les oiseaux, les bêtes, les démons, pour toutes les créatures. Quelqu’un qui a un cœur ne peut pas voir ou appeler à l’esprit une créature sans leurs yeux étant remplis de larmes en raison de l’immense compassion qui s’empare de leur cœur; un cœur qui est ramolli et ne peut plus supporter de voir ou d’apprendre des autres de toute souffrance, même la plus petite douleur, infligée à une créature. C’est pourquoi une telle personne ne cesse de prier aussi pour les animaux. . . afin qu’ils soient conservés et purifiés. Cette personne priera même pour les reptiles, mus par la pitié infinie qui règne dans les cœurs de ceux qui sont de plus unis à Dieu. »
(640-700)
Irak
Hildegarde de Bingen
17 septembre (Église catholique, anglicane et luthérienne)
Elle était auteure, compositrice, philosophe, mystique chrétienne, abbesse bénédictine, visionnaire. Elle a fondé deux monastères et elle a écrit de nombreux livres, dont Physica, un texte sur les sciences naturelles, ainsi que Causae et Curae, un texte sur la médecine. Hildegarde de Bingen était bien connue pour sa connaissance de la médecine impliquant l’application pratique des teintures, des herbes et des pierres précieuses. Dans les deux livres, Hildegarde décrit le monde naturel autour d’elle, y compris le cosmos, les animaux, les plantes, les pierres et minéraux.
« Dieu a disposé toutes choses dans le monde en tenant compte de tout le reste. » « L’humanité, pleine de toutes les possibilités créatives, est l’œuvre de Dieu. L’humanité est appelée à co-créer. Grâce à l’aide de la nature, l’humanité peut assurer dans la création tout ce qui est nécessaire et qui soutient la vie. »
(1098-1179)
Allemagne
François d’Assise
4 octobre (Églises catholique, anglicane et orientales)
Il a quitté la ville pour vivre en nature, de la manière la plus pauvre possible. Il a passé du temps avec les pauvres et les malades, incluant les lépreux. Un jour, il a vu plusieurs espèces d’oiseaux se nourrissant sous un arbre. Il leur dit: « Faut-il que le Créateur vous aime pour vous donner tout cela! Frères oiseaux, ne soyez pas ingrats et célébrez les louanges de Celui qui vous comble de ses bienfaits. » Ensuite, il les a béni par un signe de croix et ils s’envolèrent en chantant.
À une autre occasion, le village de Gubbio était terrorisé par un loup. Lorsque François a vu qu’il était rejeté de sa meute, il a demandé aux villageois de le nourrir. Le loup a vécu paisaiblement ses jours avec les villageois.
François a aussi écrit le Cantique des créatures.
(1180-1226)
Italie
Martin Luther
18 février (Église luthérienne)
31 octobre (Église anglicane)
Il est ce frère augustin qui a placardé ses 95 thèses sur les portes de l’Église de Wittemberg, devenant ainsi le père du protestantisme et le réformateur de l’Église. Il mentionne la Création plusieurs fois dans son livre Propos de table.
« En toutes choses, dans les moindres créatures, et de leurs membres, la toute-puissance de Dieu et ses merveilles brillent clairement. Quel homme peut savoir comment Dieu crée et conserve toutes choses, et les fait croître? » sct. 63
« Alors que toutes les créatures de Dieu sont bonnes, et par Dieu ont été créées pour le bien, seule l’humanité les rend mauvaises, quand elle en abuse. » sct. 799
(1483-1546)
Allemagne
Johann Gerhard
17 août (Église luthérienne)
Ce théologien luthérien effectue un retour aux Pères de l’Église pour redécouvrir le sens spirituel de l’exégèse. Son approche est à la foi expérimentale, rationnelle et contemplative.
« Il existe deux livres d’où nous pouvons apprendre et connaitre Dieu: le livre de la nature et le livre des Écritures. Dans les créatures, nous trouvons le livre extérieur qu’il nous faut lire, étudier et méditer continuellement. Autant il y a des créatures qui nous sont présentées, autant il est des maitres qui nous sont proposés. »
L’école de la foi, J. Gerhard
(1582-1637)
Allemagne
Kateri Tekakwitha
17 avril (Église catholique)
Elle est surnommée le Lys des Iroquois. Elle a quitté son village en canot pour rejoindre des missionnaires près de Montréal. Elle aimait être seule dans la forêt et passer du temps secrètement avec Dieu. Elle s’était faite un lieu de prière près d’un ruisseau en gravant une croix sur un arbre. C’était là, parmi les arbres et le silence que le Grand Esprit parlait à son cœur. Toute la nature lui témoignait qui était le Créateur et elle se sentait en paix. Être en harmonie avec toute la Création était une valeur autochtone qu’elle avait apprise dès son jeune âge. La croix était un signe important dans sa vie, et elle attachait souvent deux branches ensemble avec de la corde. L’exemple de Jésus qui avait aimé et souffert lui apportait beaucoup de réconfort.
La vie gracieuse, Juliette Lavergne
(1656-1680)
Canada
William Penn
30 juillet (Église luthérienne et Quakers)
Il est le père des Quakers en Angleterre. Il a fondé une colonie égalitaire qui s’est appelée Pennsylvanie. Il désirait voir fleurir une colonie égalitaire, solidaire, en harmonie avec la nature.
« Ce serait heureux si nous étudions plus la nature, et si nous agissions conformément à la nature; dont les règles sont peu nombreuses, simples et raisonnables. »
« C’est une folie cruelle d’offrir à la vue les vies sacrifiées de tant de créatures, pour combler nos copieuses tables, comme il serait prodigieux de dépenser plus en sauce qu’en viande. »
Some Fruits of Solitude, William Penn
(1644-1718)
États-Unis
Jean-Frédéric Oberlin
2 juin (Église luthérienne et Église protestante alsacienne)
Il était un pasteur protestant aslsacien au Ban-de-la-Roche en Alsace. Tout son ministère consistait à surmonter la misère de ses paroissiens dans ce petit terroir défavorisé. Lors d’un mariage, il invitait les couples à planter des tilleuls le long d’un chemin (surnommé l’Allée des mariés). Il encourageait le compostage des déchets, notamment à l’atelier de tissage. Il interdisait aux bêtes de pâturage de divaguer dans le sous-bois, car en broutant les jeunes arbres, ils empêchaient le renouvellement de la forêt. Il allouait un prix récompensant les économies d’énergie. Il encourageait l’usage commun d’un four à pain à plusieurs voisins. Son action tenait toujours compte des dimension économiques, sociales et écologiques; le développement durable avant l’heure!
L’écodiaconie en paroisse, Otto Schaefer
(1740-1826)
France
Séraphim de Sarov
19 juillet (Églises orthodoxes)
2 janvier (Églises orthodoxes et anglicane)
Il a commencé sa vie monastique à Sarov avec une conviction telle qu’à sa profession de foi, il reçut le nom de Séraphim, « l’ardent ». Il a obtenu la permission de se retirer dans la forêt voisine pour la prière et l’écoute des Écritures. Dans la forêt, Séraphim s’était lié d’amitié avec toutes sortes de animaux sauvages, en particulier un ours, qui ne lui firent jamais aucun mal. De l’homme pécheur émane « une odeur de mort » qui excite la peur ou la violence chez les animaux, mais celui qui est transformé par ses prières et son ascèse est délivré. Il revient alors à l’état paradisiaque, l’état d’Adam qui était lié sans confrontation aucune avec toutes les bêtes, auxquelles il devait donner un nom. Après 37 années, il a réintégré le monastère. Il était devenu un homme qui irradiait la joie de Pâques.
Irina Goraïnoff, Éditions Desclée de Brouwer, 1995
(1759-1833)
Russie
John Muir
21 avril (jour de naissance)
Il est né en Ecosse et son père était un prédicateur presbytérien. La famille a déménagé aux États-Unis. Il a aidé à établir le parc national de Yosemite et a également fondé le Sierra Club.
« L’univers serait incomplet sans l’humain, mais il serait également incomplet sans la plus petite créature microscopique qui habite au-delà de nos yeux et de nos connaissances. À partir de la poussière de la terre, des éléments primaires, le Créateur a fait l’Homo sapiens. À partir de la même matière, il a fait toutes les autres créatures, même si elle nous paraissent nocives ou insignifiantes. Elles sont nos compagnes, nées de la terre. »
A Thousand-Mile Walk to the Gulf (Sierra Club Books, 1991)
(1838-1914)
États-Unis
Pierre Teilhard de Chardin
10 avril (date de repos éternel)
Il était un jésuite français, un paléontologue et géologue distingué, et bien connu comme un écrivain religieux. Il était un mystique chrétien fervent, un pasteur prenant bien soin des âmes, et un penseur qui a projeté vers l’avant le sens de l’Evangile à la lumière de la science moderne et de l’évolution.
Son œuvre magistrale, Le Phénomène humain, permet de mieux comprendre le caractère sacré de la terre, de l’interdépendance de toutes les créatures et le rôle important de l’humain en tant que co-créateur.
« L’avenir appartient à ceux qui donnent la raison de la prochaine génération de l’espoir. »
« Un jour, après avoir maîtrisé les vents, les vagues, les marées et la gravité, nous allons exploiter pour Dieu les énergies de l’amour. Alors, pour la deuxième fois dans l’histoire du monde, nous aurons découvert le feu. »
(1881-1955)
France
Amphilochios Makris de Patmos
16 avril (date de repos éternel)
Il était un moine de l’île de Patmos. Pour ceux qui venaient à lui pour la confession, il attribuait souvent la pénitence de planter un arbre sur l’île. Son ministère a fait croitre une forêt et a démoli les péchés de plusieurs. Au cours de la longue sécheresse de l’été, il faisait le tour de l’île afin d’arroser les jeunes arbres. Où il y avait une pente stérile, il y a maintenant un boisé épais et florissant.
« Savez-vous que Dieu nous a donné un commandement de plus, qu’on ne trouve pas dans les Écritures ? C’est le commandement d’aimer les arbres. Celui qui n’aime pas les arbres, n’aime pas le Christ. Lorsque vous plantez un arbre, vous plantez l’espoir, vous plantez la paix, vous plantez l’amour et vous recevez la bénédiction de Dieu. »
Écologie chrétienne orthodoxe, par Kallistos Ware
(1889-1970)
Grèce