Le chant de la Terre
par le père André Beauchamp
J’entre dans la rivière
Et lentement, je progresse vers I’amont
Je poursuis plus loin, plus haut encore
Vers le ruisseau principal.
Je marche, je marche, j’avance.
Je ne vois Plus rien qu’un filet d’eau
Qui sourd de la terre
Mon pas s’arrête, mais ma pensée poursuit
l’eau tout en haut.
Je monte, je monte tant que l’eau s’écoule
Et j’arrive à la roche
D’où suinte l’eau goutte à goutte.
Je monte à la source indéfiniment
Je monte vers Toi,
Vers la source de I’eau,
Vers la source de la source,
Vers I’autre source où chante une Parole,
Car en chaque chose,
Tâ Parole Prend corps,
Tâ Parole est de chair et de sang,
Elle est de pierre, de lacs et de montagnes,
Elle est l’étoile au loin et l’infinité de la nuit.
Que Tâ Parole Partout dispersée
Devienne ma Propre Parole.
Que le chant de la Terre
Remplisse ma voix
Pour que je célèbre l’action de grâce.
Malgré les luttes, malgré les lenteurs, malgré les drames,
Je suis tout simplement Ie chant de Ta création
Toi, notre Maître et Seigneur.
Amen.
Source: Hymnes à la beauté du monde (Novalis, 2012)